Nos chiffres clés du 2ème trimestre 2021 : des résultats satisfaisants dans un environnement imprévisible
Quatre fois par an, Oikocredit publie les principaux faits et chiffres relatifs au précédent trimestre. De cette manière, nous apportons à nos investisseurs et aux autres parties prenantes des éléments de contexte complémentaires sur les évènements du deuxième trimestre 2021.
Un lent retour vers la croissance
Après un premier trimestre de l'année favorable, le portefeuille de Oikocredit a connu un recul temporaire au mois d’avril. La reprise de la pandémie de Covid-19 en Inde (de loin notre plus grand marché) et dans plusieurs autres pays a en effet ralenti la demande en matière de financement du développement. Par la suite, la demande s’est redressée, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes, et une grande partie du retard accumulé a ainsi été rattrapé. Cela a entraîné un rééquilibrage du portefeuille de prêts et d’investissements à un niveau presque identique à celui du quatrième trimestre 2020. La valeur du portefeuille a ainsi baissé pour atteindre 835,5 millions d'euros à la fin deuxième trimestre, contre 856,3 millions d'euros à fin mars.
La coopérative continue de dégager des bénéfices. Nous avons clôturé le trimestre avec un résultat net de 10,3 millions d'euros, inférieur à celui du premier trimestre (11,9 millions d'euros). La coopérative reste néanmoins en bonne santé financière. La qualité globale de notre portefeuille de prêts, qui est diversifié sur plusieurs secteurs de développement (finance inclusive, agriculture et énergies renouvelables) et différentes régions (Afrique, Asie, Amérique latine et Caraïbes), a légèrement reculé, et certaines provisions ont dû être passées. Au sein du portefeuille de participations, certaines dépréciations sur investissements ont dû être enregistrées.
Le capital de nos membres a augmenté pour atteindre 1 122,5 millions d'euros (contre 1 117,3 millions d'euros à la fin du premier trimestre). La valeur nette d'actifs (VNA) par action a subi une légère baisse, passant de 213,11 à 212,82 EUR, reflétant l'augmentation du nombre d'actions et une légère érosion de la rentabilité. Comme toujours, la fidélité de nos membres et de nos investisseurs nous motive.
Les impacts de la Covid-19 sur certains partenaires ont persisté. Si les partenaires ayant le moins de difficultés ont généralement obtenu de bons résultats, d'autres ont continué à faire face à des défis plus sérieux. Le portefeuille à risque (PAR 90), représenté par le pourcentage de prêts dont les remboursements sont en retard d'au moins 90 jours (hors reports de paiements accordés aux partenaires), s'est légèrement détérioré, passant de 5,6 % à 5,9 %, principalement en raison de la baisse de valeur du portefeuille. Le nombre de partenaires bénéficiant d'un report de remboursements a diminué au cours du deuxième trimestre. Ils représentent désormais 65 millions d'euros (contre 68 millions d'euros à fin mars) du portefeuille de prêts total. Cette baisse est conforme à la tendance observée ces derniers trimestres, au cours desquels de plus en plus de partenaires ont repris leurs remboursements.
La liquidité nette reste confortable, passant de 30,8% à 33,4% au cours du deuxième trimestre.
Effets de la pandémie et conditions financières
La pandémie de Covid-19 a de nouveau été le facteur dominant affectant nos résultats : elle a réduit la demande de prêts et limité les possibilités d'investissement et de désinvestissement en capitaux propres. Le coronavirus n'est pas encore maîtrisé dans des pays asiatiques tels que le Cambodge, l'Inde et l'Indonésie, ni dans une grande partie de l'Amérique latine, où il entrave la reprise de la croissance économique.
En outre, les marchés financiers ont eu un impact sur nos performances. Au cours du premier semestre de l'année, les anticipations de hausse des taux d'intérêt aux États-Unis ont eu un effet défavorable d'environ 2,0 millions d'euros sur la valeur de notre portefeuille d'obligations (placements à terme). Dans le cadre de notre réponse à l'incertitude financière persistante, le maintien d'une liquidité élevée, soit sur des comptes bancaires, soit sous forme de portefeuille obligataire, qui joue notamment le rôle de matelas de sécurité en cas de demandes de remboursement, s’avère coûteux et pénalise notre rentabilité.
Même si les résultats du deuxième trimestre ressortent légèrement inférieurs à ceux du premier trimestre, nous sommes globalement satisfaits d'avoir pu assurer une certaine continuité depuis le début de l'année. La performance financière de Oikocredit reste positive et sur la voie du redressement.
Mesures de soutien
Les mesures prises par Oikocredit en 2020 en réponse à la pandémie et à ses effets sur les partenaires ont été maintenues en 2021. Il s'agit notamment d’accorder à nos partenaires des reports de remboursements et de fournir une aide par le biais de la Fondation OISF (Oikocredit International Support Foundation), dont le fonds de solidarité contre le coronavirus est toujours disponible pour apporter un soutien financier.
Nous maintenons des contacts étroits avec nos partenaires, à la fois pour les soutenir dans les moments difficiles (et le cas échéant leur promulguer des « soins intensifs » grâce à notre unité de crédit spéciale), et pour être en mesure de réagir rapidement lorsque leurs activités repartiront. Nous nous réjouissons de la croissance future dont bénéficieront de nouveaux partenaires pour lesquels nous avons commencé à approuver les premiers déblocages de fonds.
Questions organisationnelles
Comme nous l’avions récemment annoncé, après avoir dirigé l'organisation depuis 2017, Thos Gieskes a quitté son poste de directeur général le 1er août. Nous sommes immensément reconnaissants à Thos pour sa contribution et lui souhaitons beaucoup de succès pour l'avenir. Jusqu'à ce qu'un nouveau directeur général soit nommé, Mirjam 't Lam a été nommée directrice générale par intérim, en plus de son rôle de directrice des finances et des risques. Au sein du management, une revue des tâches et des responsabilités a été menée afin d'assurer une bonne gouvernance des risques et d'éviter tout conflit d'intérêts. En outre, à la suite du départ de Petra Lens, Wilma Straatman a repris le rôle de directrice par intérim de la division People & Change.
En juin, Oikocredit a tenu sa 45ème assemblée générale annuelle. Il s'agissait de la deuxième AGA hybride consécutive, les membres et autres parties prenantes y participant par visio-conférence et vote électronique. Seul un petit nombre de participants se sont réunis dans les bureaux de Oikocredit à Amersfoort, aux Pays-Bas. Compte tenu de la perte subie l'année dernière en raison de la pandémie, l'assemblée générale a accepté la proposition du directoire et du conseil de surveillance de ne pas verser de dividende au titre de l’exercice 2020. Il a été convenu de tenir une assemblée générale extraordinaire plus tard dans l'année pour discuter du modèle de levée de fonds de la coopérative et de la stratégie 2022-2026.
Perspectives
Nous sommes convaincus que les changements de management par intérim que nous avons apportés permettront à Oikocredit de continuer d’assurer sa mission au cours des prochains mois.
Les impacts de la Covid-19 rendent toujours les prévisions difficiles. Pour Oikocredit, la plus grande incertitude réside dans le rythme auquel nous serons en mesure de convertir nos actifs liquides en financement du développement pour nos partenaires, afin de soutenir leurs ambitions et d'augmenter les rendements de nos prêts et investissements. Les conditions économiques et les niveaux de demande dans les pays où nous accordons des prêts et où nous investissons restent imprévisibles, même si nous disposons d'un pipeline prometteur de nouveaux partenariats pour lesquels nous pensons pouvoir générer des revenus et créer un impact lorsque la croissance repartira.
Outre l'exploitation de notre pipeline, nous nous attacherons à protéger la qualité du portefeuille et à travailler sur notre nouvelle stratégie, avec des partenaires et des membres impliqués dans des tests de concepts, et sur la réévaluation de notre modèle de levée de fonds. Nous continuons également de rationaliser nos processus internes afin de mieux servir nos partenaires, nos membres et nos investisseurs.
Alors que les membres de nos équipes travaillent toujours depuis leur domicile, nous étudions les options d'un modèle organisationnel plus hybride combinant le travail à domicile et au bureau pour la période post-pandémie. Nous sommes attentifs au stress que les nouvelles vagues du virus font peser sur nos équipes et avons conscience qu'en cette période exceptionnelle, de nombreuses personnes révisent leur niveau de satisfaction professionnelle et l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée.